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KANLENTO-AVULETE "vaillant combattant, nous devons lutter"
25 mars 2011

AFRIQUE Symbole de la dégradation d’un Etat La

 

AFRIQUE

Symbole de la dégradation d’un Etat
La quatrième poubelle, roman de Loro Mazono,  s’ouvre  sur deux dialogues consécutifs et significatifs entre deux catégories sociales encore appelées «  damnés » ou déchets sociaux  de la ville de  Korodougou. Les habitants de Korodougou,les Korois sont dirigés par  La Montagne,un despote indescriptible de chef d'Etat.

D’un côté, Did et Dan, deux étudiants de l’Université de Korodougou  évoquant  leurs  copies et notes d’examen. De l’autre, la rencontre entre l’étudiant Dan  et Mère mendiante.Ces deux discussions à bâtons rompus s’effectuent dans un langage propre à chaque catégorie sociale et ont rapport avec les difficiles conditions de survie des concernés. Ainsi, par exemple, chez les étudiants, « damner » signifie aller à pieds.  Ce qui est prégnant dans le livre de Loro Mazono, est l’analyse des différents personnages  et catégories sociales de la ville de  Korodougou. 
En premier lieu, il y a une femme vertueuse. Agée de 81 ans, Mère  bonté de son vrai prénom Marguerite est  infirmière retraitée. C’est  donc elle qui sauve des vies en danger. Mère  bonté est aussi  la  maman adoptive de  l’étudiante Lazoura.
Ensuite, nous avons Mère mendiante âgée d’environ soixante dix ans. Cas typique : mère mendiante   est toujours fatiguée. En plus, la faim et une détresse  absolue la tenaillent et la démolissent. Bien souvent dans le livre, mère mendiante trépigne et  frissonne. Fanée, son ventre est flasque. Tout ceci sous un visage rembruni. Mère mendiante, a pour restaurant la poubelle et comme compagnons fidèles une nuée de mouches.

Par ailleurs, dans la  société Korodougoise, les étudiants  occupent une place  de choix. Signalons que l’étudiante Mariétou est la copine de  Did tandis que Lazoura, copine de Dan.
Dans le même temps, Lazoura triche avec le professeur Couba. Ce dernier, la  soixantaine dépassée,  est un véritable espion au service du pouvoir politique en place à Korodougou : la Montagne. Le professeur Couba est aussi directeur du BDID entendez Bureau de dépot des informations diverses.
Célibataire endurci, Couba- ou "coups-bas" selon l'expression de l"étudiant Dib- est un homme  râblé bien trapu et bien dodu. Il raffole de la bière, mange beaucoup de grillades et boit de la soupe épicée.Le professeur Couba est  passé maître dans l’art de pousser les étudiants à abandonner les études. Aussi  a t - il un appétit immodéré connu de tous pour les étudiantes.

Enfin, citons Bello, le patron  et directeur de publication d’une presse indépendante  « Le Combat ».  
Pourquoi toutes ces catégories sociales souffrent t ils à Korodougou?
Voilà, la question qui vaut tout son pesant d’or.
D’entrée de jeu, on observe la déliquescence totale de la société korodougoise. Par exemple, l’analphabétisme des Korois  consécutif  à la gestion u régime politique La Montagne.

Par ailleurs, les malaises économiques, le bafouement des institutions démocratiques, la misère  généralisée, les  crimes impunis et la confiscation des libertés démocratiques font partie de cette décadence politique. Notons également la naissance d’une sale race  de pseudo-démocrates. Ceux-ci effrayent les populations par leurs conduites antirépublicaines et antidémocratiques. En  somme ces pseudo-démocrates sont les  plus corrompus. Ils excellent dans les détournements des derniers publics, le pillage systématique du patrimoine de ce peuple. Aussi, soulignons, les licenciements abusifs  et les privatisations systématiques de toutes les sociétés d'État. Il s’agit plutôt de braderie des entreprises étatiques.Pour tout dire, les salaires sont comme des aumônes et les bourses d’études comme la misère.
Conséquence, les augmentations anarchiques des prix avec comme corolaire la naissance de la  la mendicité.
Sur le plan des libertés démocratiques, la justice à Korodougou est  galvaudée (p70)  de la même  manière les codes  électoraux et les scrutins sont traficotés.La Montagne a aussi modifié la Constitution afin de se garantir un pouvoir à vie . Les dignitaires, quant à  eux roulent dans des véhicules puants un luxe insultant et s’adonnent à de folles dépenses de prestige fantaisiste si choquantes. S’agissant de l’avenir de Korodougou, les prédateurs s’en moquent éperdument. D’ailleurs, c'est le cadet de leurs soucis. Et lorsque, ces dignitaires se retrouvent, ils portent  plutôt un toast à leurs milliards et dégustent des alcools exotiques.
« FAVA »  femme argent villa et affaire  est leur slogan favori dont ils portent obstentoirement le sigle.
S'agissant des médias, le pouvoir  a fait des journalistes ses alliés. Donc une presse purement partisane. Objectif parer à l’essor de la presse critique. Ces journalistes se  chargent de vendre les mérites du régimi et des prédateurs ; de défendre vaille que vaille le programme  de développement  fut -il insensé, inadapté ou dangereux. Pour ce faire,  il met à la disposition  de ces mercenaires de la plume des millions et des voitures de luxes. Face à ce spectre infernal, il y a  urgence et nécessité de s’unir et d’organiser une marche qui ferait date. La manifestation  vise la dénonciation des crimes économiques et de sang à Korodougou. Les revendications de cette marche sont claires, l’amélioration des conditions de vie des Korois et la fin du règne des prédateurs.
Dans une telle situation, une presse privée  indépendante  prendrait ses responsabilités  afin de  dénoncer les mœurs corrompues à la faveur d'investigations audacieuses. Comme on l’aperçoit, cette situation des plus désespérées  appellent  à une prise de conscience aigüe, créant par la même occasion «  des  lutteurs professionnels » dont Bâ (Page 51).Un sociologue de formation au chômage.  Pour sauver la république, il faut tout faire,  et par tous les moyens en s’adonnant  corps et âme  pour la libération de Korodougou. C’est bien ce cri de cœur qui jaillit des entrailles de Ba au cours  d’une rencontre de lecture de journaux de la place. Dans la suite du roman,  le journaliste Bello sera assassiné et enterré rapidement et de nuit. Son tombeau, lieu de la quatrième poubelle est aussi le siège des rassemblements des démunis de la société appelés déchets sociaux. La quatrième poubelle est l’endroit indiqué pour l'organisation des grandes manifestations.
Conclusion
 Ce roman a le mérite de faire partie des classiques africains relatif aux problèmes  sociaux qu’il soulève. Ne serait- il pas  perçu comme précurseur des révolutions en cours dans le monde arabe comme en Tunisie et en Egypte ? Comme tel, ce roman  illustre le malaise des" Etats d'Afrique " dont nous doutons même de leur existence ; Etats que nous pouvons qualifier d’ « Etats et régimes poubelles" dont les écuries sont à nettoyer proprement. A réfléchir !
Quel pays africain ne se reconnaitrait il pas dans cet état des lieux apocalyptique et symptomatique ?
Les exemples tunisien et égyptien sont édifiants et doivent  à ce propos  et doivent servir d’exemples aux autres peuples en lutte et se propager à travers tout le continent noir où les peuples affamés côtoient les richesses insolentes de ses prédateurs de tout acabit.Pour ce faire, il est nécessaire que les patriotes, les citoyens probes, dignes et honnêtes prennent la direction et la tête des mouvements de contestation avec un sens aigu des responsabilités, porteur de changement et d'alternative voire d'alternance.

Note de lectures du livre
La quatrième poubelle
de Loro Mazono
Editions L"Harmattan


Maurice Mouta  W  GLIGLI-AMORIN 
Bruxelles. (BELGIQUE), ce 24 mars 2011

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