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KANLENTO-AVULETE "vaillant combattant, nous devons lutter"
23 février 2011

25 ANS DE LA MORT DU SAVANT AFRICAIN CHEIKH ANTA DIOP

COMMÉMORATION DES 25 ANS DE LA MORT DU SAVANT AFRICAIN CHEIKH ANTA DIOP - COMPTE RENDU DES RENCONTRES DE BRUXELLES ET DE LIÈGE

 


Organisées principalement par le CINK (Cercle International NKRUMAH KWAME), les rencontres commémorant les 25 ans de la mort du Savant Africain Cheikh Anta Diop, se sont tenues à Bruxelles au Centre Elzhenof, le samedi 12 février 2011, de 14 heures à 18 heures et le dimanche 13 Février 2011 à 18h à Liège dans les locaux de l’Agora sis rue jean d’Outre-Meuse N° 15.

Toutes ces rencontres modérées par Inoua Kodomalo, premier responsable de CASATA-Belgique ont connu un franc succès en raison de la richesse et de la densité des exposés d’une part et des débats intéressant qu’ils ont suscités d’autre part. Les deux orateurs, Docteur Souley Hassane de l’Université de Poitiers et Maurice Mouta Wakilou Gligli-Amorin, Président du Cercle International Kwame Nkrumah, se sont penchés successivement sur les thèmes:
- Cheikh Anta Diop: Etat de recherche et leçons à tirer pour les jeunesses africaines. Le second exposé est intitulé:»Nkrumah et Cheikh Anta Diop, deux hommes, une même vision panafricaniste pour la libération et l’unification du continent noir».

Le souci des organisateurs des deux rencontres, a tenu à préciser le modérateur du jour, est d’aboutir à deux objectifs à savoir:
Revisiter la vie de l’illustre et digne fils d’Afrique, Cheikh Anta Diop qui a voué sa vie entière à l’Afrique et à la recherche scientifique; ensuite tirer les meilleures leçons et enseignements de la vie, du combat et de l’œuvre gigantesque du savant pour une renaissance africaine.

Pour ce faire, Docteur Souley Hassane a d’entrée lors de son exposé mis l’accent sur la réflexion collective relatif aux travaux encyclopédique et scientifique de Cheikh Anta Diop dont les panafricanistes devraient s’inspirer pour leur combat de libération dont le jour se lève déjà sur la Tunisie et l’Egypte.
Pour Souley Hassane, les bases du devenir de l’Afrique se trouvent compilées dans l’axiomatique de Cheik Anta Diop. D’où la nécessité pour l’africain de s’armer de la science jusqu’aux dents, parce qu’il en est capable. Ce faisant, Cheikh Anta Diop brisa le paradigme ethnocentriste et raciste occidental qui, de Gobineau à Hegel, en passant par Kant et Voltaire avilissait l’homme noir; le réduisait à un émotif, à un a-historique, incapable d’intégrer le cercle restreint des intellectuels, apanage de la race blanche. Et si l’histoire de l’humanité se résume à l’égyptologie, selon Souley Hassane, et pour Cheikh Anta Diop, le savant panafricaniste, il n’existe plus de doute que l’Afrique est sans doute berceau de l’humanité, qu’il ya 'antériorité des civilisations africaines’’: l’Afrique, actuelle est fille ainée de l’Égypte antique.

Souley Hassane précise que l’œuvre de Cheik Anta Diop, prouve la parenté génétique et linguistique entre l’Egypte antique et certaines langues africaines du point de vue diachronique et synchronique. Fait important indéniable, selon Souley Hassane, Cheik Anta Diop est celui qui a restauré la conscience historique à l’Afrique et à sa diaspora mondiale pendant longtemps considérés comme des «objets» au même titre qu’un meuble.

Au-delà de la restauration historique, de sa conscience à l’Afrique et à sa diaspora, Cheik Anta Diop va proposer une prospective pour l’Afrique qui est toujours restée dans les tiroirs, selon l’exposant. C’est l’État fédéral et /ou continental dont la gestion devait tenir compte de l’épuisement des ressources en s’armant de moyens scientifiques adéquats à l’adaptation de l’émergence de nouvelles économies suicidaires à l’image de la globalisation actuelle.

Éduquer, former la jeunesse africaine toute entière pour sa relève et la relève de demain furent les maitres mots du savant. Face à cette vision prophétique, Cheikh Anta Diop n’a rencontré que des dirigeants imposteurs dont l’œuvre de régression et de destruction du continent noir reste toujours d’actualité conclut Souley Hassane, amplement ovationné par tous les participants.

Le deuxième thème exposé, Cheikh Anta Diop et Kwame Nkrumah, deux hommes, une même vision pour la libération et l’unification du continent noir, fut abordé par le président du Cercle International Kwame Nkrumah, Maurice Mouta Gligli-Amorin L’orateur, qui de manière pédagogique, a de prime abord, dans l’approche du panafricanisme, cherché à lever toute équivoque sur le concept panafricanisme qui est une notion fourre-tout. Selon l’orateur, il est nécessaire de ne pas confondre un panafricaniste à un autre.

Gligli-Amorin, a, à partir de deux ouvrages de Nkrumah, «L’Afrique doit s’unir» (publié en 1963 et traduit par Lionel Jospin) et «Les fondements économiques et culturels d’un État fédéral d’Afrique Noire» publié en 1960, démontré, les deux États que préconisent les deux authentiques panafricanistes Cheikh Anta Diop et Kwame Nkrumah: l’État fédéral et l’État continental. D’où la question de leur engagement politique et la forme d’État panafricaniste cher à eux deux, grandes figures, qui apparait au cœur de leur préoccupation toute suite après la deuxième guerre mondiale. Tous deux, jeunes, ils ont milité dans le syndicat estudiantin: Nkrumah à Londres et aux USA et Cheikh Anta Diop en France au sein de la FEANF (fédération des étudiants d’Afrique Noire francophone) * 1- et signés et publiés articles et ouvrages entre 1942-1960.

Pour Gligli-Amorin, l’unité des États africains et leur rassemblement est la matrice du panafricanisme selon Nkrumah tandis que chez Cheikh Anta Diop, le fondement de l’unité se trouve dans l’homogénéité historique des peuples nègres devant conduire les africains à la prise de conscience historique, propre à leur émancipation future. C’est pourquoi là où Nkrumah parle d’un État continental africain, Cheikh Anta Diop optera pour un État avec des sous-ensembles fédéraux.

Pour l’orateur de ce second thème, l’opposition entre Cheikh Anta Diop et Nkrumah n’est qu’apparente. En réalité les deux hommes s’accordent sur le fait que ces deux formes d’États sont gages de l’indépendance réelle de l’Afrique en opposition aux États africains issus de la colonisation. La non- application de leurs théories a conduit l’Afrique à l’impasse actuelle que nous vivons selon Maurice Mouta Gligli-Amorin. Cette situation qualifiée de catastrophique nous impose à tous, la nécessité d’aller puiser dans la pensée de ces deux figures de proue et d’aller au-delà pour les adapter à la nouvelle donne actuelle. Pour Gligli-Amorin, le but de Cheikh Anta Diop et Nkrumah était de préserver le continent noire de la domination économique et de l’ingérence étrangère après les siècles de traite négrière et de colonisation; de donner à l’Afrique son identité culturelle, politique, sociale, etc. et les leviers économiques de sa libération effective avec des vrais dirigeants issus du peuple et non imposé par l’extérieur. Ce qui est à l’opposé de tout ce que nous vivons actuellement.

Les débats qui ont suivi, les interventions des deux orateurs ainsi que leur éclairage se sont articulés autour du rôle de la femme africaine dans la lutte de libération;. de la revalorisation des langues africaines sur un socle épistémologique devant à leur scientificité et à l’unité africaine chère à Cheikh Anta Diop et à Nkrumah. Les participants ont quitté le centre Elzhenof satisfaits et galvanisés. La même ambiance a régné à Liège.


Bruxelles, ce 17 fevrier 2011
Assizangbé Assidina er Habib Mohamed

 

 

 

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