Congo-Brazza/Togo: Sassou, grand médiateur

Congo-Brazza/Togo:

Sassou, grand médiateur franc-maçon à Kara

17 février 2011

En fin connaisseur, le président Sassou ne rechigne pas à déminer les tentatives de putschs au sein des loges africaines. Exemple avec la Grande Loge nationale du Togo.

Réunis le 5 février à Pya, en marge des cérémonies du sixième anniversaire du décès de Gnassingbé Eyadema, Denis Sassou Nguesso, grand maître de la Grande Loge du Congo (GLC), en a profité pour jouer les médiateurs entre les frères togolais. Peu après la cérémonie, il a reçu des membres de la Grande Loge nationale du Togo (GLNT) pour tenter de mettre un terme aux dissensions perceptibles depuis plusieurs semaines. En cause: le souhait du grand maître Mbanewar Bataka de prolonger son mandat de trois à cinq ans (LC nº603). Sassou n'a donc pas suivi les recommandations du grand maître adjoint de la GLC, Jean-Dominique Okemba, par ailleurs patron des services secrets congolais (LC n°578). Dans une lettre adressée à la GLNT, le 18 janvier, Okemba avait laconiquement expliqué que le président congolais "constate qu’à ce jour, l’harmonie et la sérénité sont en recherche dans vos colonnes. [Il] ne peut malheureusement pas prendre part aux cérémonies". Contre l'avis d'Okemba, Sassou, qui parraine déjà des loges centrafricaine et tchadienne, s'est fait "le devoir fraternel de proposer sa médiation afin que toutes les difficultés apparues au sein de la loge togolaise soient aplanies".

Lors de cette rencontre, le chef de l'Etat congolais a mis en place un comité ad hoc présidé par l’ancien chef de la GLNT, Kossi Kpelly Hukporti, dont la première décision a été de suspendre sur le champ Mbanewar Bataka. Sassou a également proposé le 12 mars comme date de la prochaine assemblée générale de la GLNT, au cours de laquelle le nouveau grand maître sera désigné. Patron de la Grande Loge du Gabon (GLG), Ali Bongo avait également été sollicité pour résoudre ce conflit. Plus pusillanime, il avait refusé de "s’interposer" entre les frères togolais.

Lettre du Continent N° 605 du 10/02/2011