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MADAGASCAR : LA COUR CONSTITUTIONNELLE ENTERINE LE POUVOIR DE RAJOELINA.
La Haute cour constitutionnelle (HCC) de Madagascar a officiellement entériné mercredi l'accession au pouvoir d'Andry Rajoelina, désormais président d'une autorité de transition à la tête de l'Etat pour une durée maximale de deux ans.
Le nouveau président de Madagascar, Andry Rajoelina, le 18 mars 2009 à Antananarivo
La HCC « déclare que M. Andry Rajoelina exerce les attributions du président de la République énoncées par les dispositions de la Constitution », après avoir « validé » l'ordonnance de transfert des pleins pouvoirs à M. Rajoelina par le directoire militaire, dans un document dont l'AFP a obtenu une copie. Ce document, signé du président de
L'ANCIEN PRESIDENT, MENACE D'ARRESTATION, A DEPUIS, DISPARU :
Fort de l'onction de la justice constitutionnelle, le président en exercice a assuré qu'il « ferait tout (son) possible pour que les Malgaches sortent de la pauvreté » devant 15.000 partisans rassemblés sur la place du 13-Mai, haut lieu de son bras de fer de trois mois avec Marc Ravalomanana.« Je ne vais pas vendre de riz et d'huile », a-t-il lancé à la foule en référence à son prédécesseur, propriétaire d'un empire agroalimentaire à Madagascar. « Je ferai baisser les prix. Je vais discuter avec les opérateurs économiques pour faire baisser le prix du riz », aliment de base dans un des pays les plus pauvres de la planète.« Pour le bien du peuple de Madagascar, je vais revendre Force One », l'avion présidentiel récemment acheté par M. Ravalomanana, a-t-il également promis, ajoutant qu'avec l'argent de la vente, il entendait « monter un hôpital pour la santé du peuple, qui est prioritaire ».Le nouveau président a également affirmé avoir parlé avec le dirigeant libyen Mouammar Kadhadi, président en exercice de l'Union africaine, « de l'avenir de Madagascar », où l'UA a prévu de tenir son prochain sommet. « Ce sera un honneur pour Madagascar de recevoir le sommet », a assuré M. Rajoelina.
Une nouvelle réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA devrait se tenir à Addis Abeba jeudi matin, selon une source proche du bloc régional.
Paris a de son côté estimé que le délai annoncé de 24 mois pour organiser de nouvelles élections était trop long. « Dans ce type de situation exceptionnelle, la communauté internationale souhaite que la démocratie puisse s'exprimer le plus rapidement possible », a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Eric Chevallier.Encore sous le choc mais soulagés par la baisse de tension, les habitants d'Antananarivo étaient partagés mercredi entre l'espoir d'un renouveau pour les partisans du nouveau président et une profonde amertume pour les supporters de l'ex-chef d'Etat qui dénonçaient un « coup d'Etat ».« Je suis content parce que la situation revient à la normale, on n'est plus dans la crainte », confiait Paul Rakotondrahasa, 45 ans. « Je suis soulagé parce qu'il n'y pas eu d'autre bain de sang depuis la tuerie du 7 février », lorsque la garde présidentielle a tué 28 partisans de l'opposition, relevait-il.D'autres sont nettement plus sévères. « C'est la force qui a parlé, pas la démocratie », pestait Roger 45 ans, résumant un avis souvent partagé dans les rues d'Antananarivo.
UNE CENTAINE DE PERSONNES ONT ETE TUEES AU COURS DE CES TROIS MOIS DE CRISE POLITIQUE :
« Goliath! », lance à l'AFP un partisan courant derrière le cortège d'Andry Rajoelina, l'opposant de 34 ans surnommé « TGV » pour son caractère fonceur et qui a déclenché ces derniers mois une guerre sans merci contre le chef de l'Etat Marc Ravalomanana.C'est une véritable marée humaine qui a déferlé mardi dans le coeur de la capitale malgache.En saluant du « V » de la victoire, le chef de l'opposition était arrivé peu avant sur la place du 13-Mai, fendant la foule en véhicule tout-terrain, précédé de militaires, mitrailleuses pointées sur la foule.
« Maintenant, le palais est bien protégé et prêt à nous recevoir; on est dans une situation exceptionnelle », avait-il lancé devant des milliers de personnes rassemblées devant le palais d'Ambohitsorohitra.« Bravo et merci aux militaires » d'avoir pris les bureaux de la présidence, avait-il ajouté, avant d'appeler la foule « à venir avec lui aux bureaux de la présidence pour rendre hommage aux victimes de la tuerie du 7 février ».
A cette date, devant ces mêmes locaux, au moins 28 personnes avaient été tuées lorsque la garde présidentielle avait tiré sur une foule de partisans de l'opposition.Lors d'une opération commando lundi soir, l'armée a pris le contrôle de ce bâtiment, où ne se trouvait pas le président Ravalomanana, installé à l'extérieur de la ville.
Pour les partisans de l'opposition, après des mois d'impatience et de rassemblements quotidiens, l'installation de M. Rajoelina dans ces bureaux représente une victoire exceptionnelle.
L'armée tient fermement à distance la foule de badauds, dont certains nu-pieds, qui ont suivi le cortège de « TGV » jusqu'au bâtiment présidentiel.Plusieurs centaines de partisans de l'opposition issus des classes plus aisées et arrivés en voiture, s'engouffrent eux dans la salle principale du palais décorée de moulures dorées et de lustres clinquants.Le bruit est assourdissant. Des soldats, nerveux et doigts sur la gâchette, patrouillent dans la salle surpeuplée, hurlant sur des journalistes et des ecclésiastiques qui tentent de s'approcher de l'estrade officielle.L'ambiance s'électrise encore davantage quand la rumeur d'une démission de M. Ravalomanana se répand via les téléphones portables. « Le président vient de démissionner, si, si ! », s'exclament des dizaines de personnes qui crient et se tombent dans les bras.Soudain, l'hymne malgache retentit, parvenant à peine à calmer l'assistance. Un homme proclame solennellement que la « Haute autorité de transition » présidée par M. Rajoelina dirige désormais Madagascar, et que M. Ravalomanana est déchu.
« Nous recueillons maintenant le fruit de nos efforts, c'est la volonté de Dieu; j'irai jusqu'au bout de mes forces », lance ensuite dans une courte allocution M. Rajoelina, avant de disparaître dans un 4X4, déclenchant à nouveau l'hystérie dans le centre-ville.
Dans la cour du palais, des religieux brûlent, à grand renfort d'incantations, « des totems trouvés » dans le bâtiment pour en chasser définitivement « les mauvais esprits », expliquent-ils.Après deux mois de la pire crise à laquelle il ait eu à faire face depuis son accession au pouvoir en 2002, M. Ravalomanana a démissionné mardi et transféré ses pouvoirs à « un directoire militaire », ont confirmé mardi à l'AFP sous couvert d'anonymat des diplomates en poste à Antananarivo.
Résumé AFP par : Appolinaire Noël KOULAMA
Publié le : 18 mars 2009
Rubrique : News-Madagascar
Source : http://africdossier .oldiblog. com