REPONSE A YITE FERDINAND EN NEUF POINTS

REPONSE A YITE FERDINAND EN NEUF POINTS :

AVANT  DE JUGER LES AUTRES IL FAUT SE JUGER SOI MEME

Bien cher Ferdinand,

Je suis très heureux que mon tout petit texte comme contribution au débat sur les prochaines échéances électorales

de 2010 ait suscité tant d’intérêts de la part de mes compatriotes

Je suis d’autant plus heureux que le débat devient intéressant- même si le texte fondateur  provient d’un « cyber militant »- non pour s’en prendre à sa vie privée comme le font certains esprits peureux, certaines âmes perdues en quête de reconnaissance ; mais parce que ce débat nous donne la possibilité de délier nos langues et d’avancer des idées pour contribuer au vrai débat. C’est cet exercice édifiant  qui devrait prendre le dessus depuis 18 ans. Nous nous sommes  contentés, en lieu et place de l’apprentissage du débat contradictoire, d’être des garçons de course de tel ou tel leader.

I-

Ceci dit, parcourons d’abord la forme de ta contribution.

Tous deux, en tant que militant pour la démocratie, nous sommes  bien entendu des camarades de lutte et à ce propos, le protocole devrait disparaître. Le prénom « tu » me sied le mieux. Dans ton texte tu as utilisé, dans un premier temps, le ‘vous’ et au milieu du texte le « tu » et vers la fin de ton texte ; encore le « vous ». Est ce une figure de style de ceux qui sont sur le terrain et qui vivent quotidiennement le drame du peuple togolais ? de ceux qui ne sont pas des cybers militants ?

II-Sur les questions de fonds de ton texte

II 1-« Nous sommes à 12 mois de 2010….. Nous sommes appelés à dire les choses »

Nous sommes appelés à dire quoi au juste ? A dénoncer le  pauvre Gilchrist ? Ou à agir ?

Dire les choses, c’est bien mais agir c’est mieux. Dire et dire, c’est bien mais allons à l’essentiel.

Dire  les choses ne suffit pas à mon humble avis. Encore faudrait –il que chacun mette ses deux mains à la pâte afin que 2010 soit la fin du cauchemar togolais.

Vivement l’action, et nous l’avons compris. La plate forme de Bruxelles à quelques mois de 2010 constitue une preuve d’action palpable. Avec ou sans Gilchrist Olympio, l’alternance doit s’opérer. (lire l’appel de Cologne).Quoique nous soyons des «cyber militants », nous ne dormons pas sur nos lauriers car nos enfants nous interpellent : comment cela se fait il que vous ayiez laissé Eyadema vous gouverner pendant 40 ans ?

Pour nous, ce n’est pas Gilchrist Olympio, l’équation togolaise à résoudre. Si on n’a pas compris cela ; l’on a faux sur toute la ligne de son analyse. Chacun à son poste et tous ensemble pour un Togo libre et prospère débarrassé de l’impunité, de la violence et des assassinats politiques et les crimes économiques. Faisons bien la part des choses, ici, il ne s’agit pas de Gilchrist en tant qu’individu, mais en tant que symbole d’une forme de résistance depuis la nuit des temps, face au despotisme obscur mis en place par la françafrique.

Tu peux t’attaquer à l’individu Gilchrist comme tu as pu le faire tout au long de ton texte. Mais l’homme politique est resté égale à lui-même. Dans sa démarche, on y  voit  une  soif de changement et pas une collaboration quelconque. A mon humble avis, pour la noblesse de son combat, Gilchrist ne sera jamais PM d’un despote comme Faure Fraude Eyadéma.Jamais.Au contraire, il chercherait à prendre sa place. Voilà ce que tu n’as pas compris. Avec tous les autres leaders, il y un lien de subordination entre Fraude Faure et eux. Pas avec Gilchrist Olympio. L’homme politique n’a pas tout sacrifié pour être ministre d’Etat, pour être PM, ni pour être décoré. Gilchrist a mené la lutte contre la dictature parce qu’il a une vision claire de la nouvelle société togolaise qui sera l’antithèse de l’Etat Eyadema et affidés.

II 2

Tu affirmes ensuite que je ne connais pas très bien Gilchrist Olympio. 

Faut-il connaître une personne qui est maltraitée dans la rue avant de lui venir au secours ? Lorsque ce dernier est assailli par des brigands ? Je n’ai pas besoin de connaître M. Olympio avant de dire ce que je pense de la politique qui est menée chez nous, sur la Terre de nos aïeux. Les vrais enjeux c’est de nous attaquer à ceux qui pillent notre pays et leurs collaborateurs ; les nouveaux riches du Togo.Prenons un simple exemple. Si toi ou moi nous nous présentons comme candidat face à un M. Olympio. A ton avis, quel serait le résultat ? Ou les résultats ? C’est parce que M. Olympio représente un symbole dans l’imaginaire populaire. Ni toi, ni moi, ni Comi Toulabor ne pourrions détruire ce symbole. Voilà pourquoi dans les recoins et coins les plus reculés du Togo, on vote M.Olympio.

II 3

Par ailleurs, nulle part dans mon texte, j’ai comparé Gilchrist à son feu père. Il faut comparer les choses comparables.

Comment M.Gilchrist Olympio qui n’a jamais exercé le pouvoir peut il être comparé à son feu père le président. Bien sûr que nous pouvons établir des liens entre Fraude Faure et son déposte de père  Etienne Eyadema, «  le timonier national ».

II-4

Mon cher Ferdinand, je trouve que tu fais trop d’amalgame entre Gilchrist Olympio, chef de parti et les militants de son parti. Tels les noms que tu as cités. Alors ces militants, qu’ont-ils avec les échéances de 2010 ? Sont-ils ou seront-ils candidats ?

II-5

Le fait d’affirmer qu’un tel a fait fortune sous Eyadema ; qu’un tel porte ombrage à M. Olympio ; que l’UFC est divisé ou subdivisé en plusieurs factions.

En quoi ces considérations internes à ce parti et par ailleurs contradictions mineures, feront elles partir le clan des Gnassingbé en 2010 ? Un débat interne à l’Ufc ne concerne que l’UFC et ses militants. Un militant qui appartient à un parti assume  seul ses actes civils. Parfois politiques. On peut émarger chez B ou X mais l’important c’est de savoir : pour quelle fin  ce per diem est utilisé?

II-6      Sur Boko et Koffi G

Là je constate avec amertume que tu ne contestes pas mon argumentaire. Je te prie de bien relire mon texte. Il est des actes politiques qu’on ne peut  pas occulter ; sur lesquels on ne peut facilement passer la pommade. Boko a-t-il  oui ou non attribué la victoire électorale de 2003 au Timonier national ?

l’a-t-il fait ou pas alors qu’il était ministre de l’intérieur ?les faits sont têtus. Ceci dit Boko est aujourd’hui en Europe et ce n’est pas lui qui continue le pillage du patrimoine. D’ailleurs depuis peu, il est devenu taciturne me semble t il ! Quand au sapeur pompier Koffi Gnamgnam, je n’enlève pas un seul iota de mon humour. Je te convie à lire son bouquin et tu comprendras comment il voulait étant étudiant au Collège saint joseph, concocter des plans pour liquider physiquement Sylvanus Olympio. L’histoire du Togo sera réécrite un jour. Ce ne sera pas l’histoire falsifiée qu’on nous agite à la figure.

II- 7 Sur les députés de l’UFC dans l’hémicycle togolais et fonctionnement du parti UFC

D’abord, personnellement, et cet avis n’engage que moi. Comment peut-on se faire député dans un parlement dirigé par les tenants de la dictature ? Ensuite quelle(s) marge(s) de manœuvres disposent ces députés ?  Enfin, est ce que c’est M. Olympio qui siège au parlement ou les militants de son parti ? Est-ce comme tu l’affirmes, M.Olympio qui émarge au trois sources citées ? Le débat sur l’éventuelle candidature de M. Olympio n’a rien à voir avec le débat interne de ce parti. Si débat interne il y a, il revient aux  militants d’en faire leur cuisine intérieure. Cela ne me regarde pas. Chaque parti a son mode de fonctionnement. On y adhère ou on  n’y adhère pas. Il n’y a pas de troisième voie dans un seul parti. Une fois encore, la candidature  de M. Olympio n’a rien à voir avec le débat interne de son parti. Ceci peut se faire  avec lui sans contrainte ni hégémonisme.

II -8

Concernant ceux qui méritent considération et respect du peuple ? 

Prenons l’exemple d’un autre candidat présidentiable. Ces nouveaux  riches, combien de voix récoltent ils lors des différents scrutins ? Exemple, le CAR. Dès le début du processus électoral, la formation politique de Me Agboyibo obtint à peu près une trentaine de députés. Les yeux du peuple togolais s’étant distillés au fils du temps et du processus démocratique, combien en sont-ils aujourd’hui ? Toi et moi sommes très jeunes pour tout savoir, sur toutes les tentatives humainement possibles pour mettre fin à la dictature du clan des Gnassingbé. Ou  étaient ceux que tu cites quand toi et moi encore  petits parcourions nos quartiers  respectifs? Dire que M. Olympio n’a rien fait. C’est insulter la mémoire des milliers de martyrs  connus et ou anonymes, victimes de la barbarie du général autoproclamé. On peut ne pas partager les idées de M. Olympio, reconnaissons lui sa constance et sa radicalité vis-à-vis des girouettes du pouvoir autocratique. Si ceux là n’avaient pas osé défier le régime du général Etienne Eyadema, crois-tu qu’il y aurait eu un 05 Octobre 1990 ? Sache le pour ton info, le 05 octobre c’est la somme de la lutte des patriotes de l’extérieur et celle des  togolais de l’intérieur. Ce mouvement est historique et exceptionnel dans toute l’Afrique. C’est aussi notre souhait pour le changement tant attendu. Voilà, j’ai fait cet exercice avec   toi  et par amitié dans un esprit patriotique. Je me permets de te prier de clore ce débat. Tout simplement. Je ne suis pas membre de l’UFC. D’ailleurs pour ton info chère Ferdinand, avec M. Olympio, nous avons sur mon appartenance au courant nkrumahiste de sérieuses divergences. Pour terminer cette longue réplique, recadrons le débat. Nous sommes partis des prochaines échéances électorales pour déboucher aux attaques sur la vie privée de M. Olympio en passant par le fonctionnement de sa formation politique. Quel rapport ?

Ayons le courage d’aller au fond de nous. Ayons l’audace de ne pas juger les autres. Bien à toi, cher Ferdinand

Avec l’expression de mes salutations patriotiques.

Maurice Mouta Wakilou GLIGLI-AMORIN

Bruxelles, ce 23 décembre 2008 .

Maurice Mouta Wakilou GLIGLI-AMORIN

Bruxelles. (BELGIQUE)

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