Bruxelles, le 18 décembre 2008 Lettre ouverte au
Bruxelles, le 18 décembre 2008
Lettre ouverte au chercheur Comi Toulabor
Cher Professeur et ami très cher,
Reçois mes meilleures salutations de Bruxelles.
Par la présente, je voudrais intervenir dans le débat qui t’oppose depuis quelques temps au président du parti UFC sur les sites togolais à travers tes cinq ou six interviews.
Pour commencer, je rappelle que je ne suis pas membre de l’UFC. J’interviens en ma qualité d’acteur et de témoin de la vie politique togolaise.
Je constate que depuis quelques temps, tu t’attaques au symbolisme du nationalisme togolais incarné par le parti UFC dont il paraîtrait que tu es membre.
C’est une erreur stratégique que d’exposer un débat interne du parti sur la place publique.
J’admire ton courage et ta constance dans toutes tes analyses qui me paraissent assez claires, justes, conséquentes voire constructives.
Cependant, cher chercheur, permet-moi de te dire que depuis peu, tu commets des fautes : Gilchrist n’est pas l’homme à abattre.
Il est le seul à avoir tout essayé depuis la nuit des temps pour mettre fin au régime despotique du général monstre inhumain Etienne Eyadéma.
Ainsi, je ne t’apprends rien sur M. Olympio, ce nationaliste a tout essayé pour éradiquer le mal togolais. Mais le temps et les circonstances ne le lui ont pas permis. Aujourd’hui la donne a changé. Eyadema est mort paisiblement dans son lit faute de combattants et patriotes sincères pour le défaire.
Par un coup de force, son Fraude Faure a pris le pouvoir. Il nous jette avec une arrogance indescriptible et une couardise sans nom de la poudre aux yeux en parlant d’ouverture, de réconciliation, de démocratie en prenant la soit disant communauté internationale à témoins. Tous, nous suivons de près et avec la loupe ce qui se passe dans notre cher pays :
Paupérisation des couches populaires
Enrichissement sans vergogne d’une certaine classe politique sans foi ni loi
Pillage et bradage du patrimoine togolais
Crimes de sangs, crimes économiques
Il y en a même qui sont allés rendre un hommage posthume à Eyadema lors de son enterrement.
Face à cette tragédie que vit le peuple togolais, que pouvons-nous faire avec ou sans Gilchrist Olympio ?
Est-ce Monsieur Gilchrist Olympio qui est la cause de ces maux ?
De cette tragédie ? De ce génocide ? En quoi est-il selon toi, l’homme à abattre ou à combattre ?
Nous sommes toujours sous la coupe réglée d’une dictature héréditaire aidée et entretenue par la françafrique dont Louis Michel en est le porte parole.
Presque tous tes articles la démontrent et la soulignent à suffisance.
Si ceci est vrai, alors pourquoi t’en prends –tu depuis peu lors de tes sorties à la personne de Gilchrist ?
Gilchrist Olympio est un homme comme toi : avec ses forces et ses faiblesses et ses manquements. Gilchrist n’est pas un Dieu. Il n’a pas non plus la science
Infuse. Mais, une chose « est plus certaine comme le lever du jour » (la RNDP)
c’est que cet homme n’a jamais pactisé avec le diable. Jamais.
Pour cette seule raison, nous devons taire nos divergences vis-à-vis de sa personne ; de sa pratique et peut-être de ses méthodes (si méthodes et pratiques, il ya).
Nous devons continuer de l’entourer de nos petits conseils ; continuer d’insister auprès de lui que c’est ensemble et sous sa direction que nous vaincrons l’autocratie. Car je ne t’apprends rien, la répétition, c’est la pédagogie. L’erreur est humaine mais y persévérer est diabolique.
Je te prierai de revoir tes copies et de retourner l’arme que tu portes allègrement
sur tes épaules (comme ton nom l’indique si bien Toulabor) contre ceux qui ont mis en péril des milliers de vies des togolais ; ceux qui ont pris notre vaillant peuple en otage ; ceux qui ont érigé l’assassinat politique et les crimes économiques en gestion quotidienne. Ce sont ceux là qui doivent être nos ennemis.
Poussons plus loin notre analyse. Gilchrist Olympio peut un jour mourir mais alors à qui t’attaqueras-tu ?
Cher chercheur, tu es un homme que je respecte de beaucoup pour la clarté et la justesse de tes idées.
Alors ne commettons pas d’erreurs pour un quelconque péché mignon que M.Gilchrist aurait commis pour qu’on en vienne à s’en prendre à lui, l’un des résistants togolais encore debout face à la dictature du clan des Gnassingbé. Bien sûr qu’il y a d’autres patriotes comme toi et moi qui travaillons jour et nuit pour l’alternance en 2010.
Chercheur Comi Toulabor, dans tes recherches, tu as trouvé le nœud gordien de l’équation togolaise. Que se passe t il pour que du coup, tu en viens à nous proposer Boko, l’ancien ministre de l’intérieur du général dictateur ? Boko n’avait –il pas déjà volé la victoire du peuple togolais et l’a attribuée au « Timonier National » en 2003 ?
Tu as parlé aussi quelque part de Koffi Gnamgnam.Eh bien pour Koffi, je dirai :
le chat n’est pas là, la souris se permet de faire quelques pas de danse.
Où était Koffi G. quand le général Eyadema réprimait dans le sang les manifestants togolais ? N’était il pas membre du gouvernement du français François Mitterrand, l’homme qui n’a jamais été l’ami de l’Afrique et qui soutenait Eyadema ?
N’est ce pas du temps de Mitterrand que les troupes françaises sont venues à la rescousse du dictateur Eyadema lorsque des patriotes togolais exaspérés par la gestion chaotique de ce dernier en sont arrivés aux armes le 23 septembre 1986 ?
Du temps fort de la dictature, Koffi était reçu en grande pompe à Lomé 2 sablant le champagne avec le bourreau du peuple togolais.
N’ayons pas la vue ni la mémoire courte. Les vrais amis des peuples togolais nous les connaissons.
Ceci dit, l’homme peut changer et évoluer positivement. A ce sujet,
P. Poujoulat nous dit : « l’impossible humain est divinement réalisable » que
« chacun de nous peut à chaque instant commencer une vie nouvelle »R.Garaudy.
En tout cas que tous ceux qui ont compris que le changement doit s’opérer au Togo pour que les togolais soient fières et lèvent la tête partout où ils passent do se mettent ensemble pour réaliser ce rêve brisé depuis la nuit funeste du 13 janvier 1963 en 2010.
Mettons nos forces et nos énergies ensemble pour faire triompher les idées justes de progrès, de démocratie et de justice véritables sur la Terre de nos aïeux.
Concentrons nos efforts pour défaire par les urnes « le règne des bêtes sauvages » (Ahmadou Kourouma).
Bien à toi cher Comi Toulabor, ami très cher.
A toi et ta famille, mes vœux les meilleurs pour une bonne année de lutte 2010.
Joyeuses fêtes de Noël 2008 dans la Paix du Nouveau-né de Bethlehem.
Paisible et fructueuse année 2009
Maurice Mouta Wakilou GLIGLI-AMORIN